Philippe Taka, biographie d’un photographe heureux

 

Philippe TakaAu début des années 80, Philippe Taka est musicien, après une formation d’architecte aux Beaux-Arts de Paris. Sensibilisé aux arts plastiques, il s’intéresse à la photographie, attiré par le travail des grands maîtres de l’époque pour lesquels il est en admiration. Des amis photographes lui enseignent les bases techniques, et c’est naturellement, guidé par le plaisir, qu’il commence à écumer les coulisses du monde du spectacle.

« Je m’y sentais à l’aise et pouvais expérimenter en toute liberté. J’ai commencé à prendre de l’assurance, puis assez vite, mes clichés ont été publiés par des revues de musique, de danse, et par la presse… »

Ses photos sont ainsi publiées dans des revues qui traitent de la musique à l’époque (Publicités incluses, exemple avec André Ceccarelli pour les batteries Ludwig, Rock & Folk) et la presse (Libération, Le Parisien, Elle), pour des artistes comme Al Jarreau, Peter Gabriel, Clash, David Bowie, Jaco Pastorius, B.B. King, Renaud, Henri Salvador, Jacques Higelin, Claude Nougaro, Michel Jonasz, Véronique Samson, Richard Gotainer, Diane Tell, et beaucoup d’autres encore.

Ses images sont sur la couverture et les photos intérieures de l’album live de France Gall au Palais des Sports de Paris en 1983, et celui de Michel Berger l’année qui suit.

Après la musique, suit le théâtre : ses clichés sont publiés dans les programmes de la Comédie Française, il collabore avec l’agence photo de spectacle Enguérand. Il devient photographe officiel de l’Olympia de Paris pendant 3 ans, pour lequel il couvre deux ou trois spectacles par semaine. Philippe Taka devient ainsi à la fois acteur et spectateur de l’évolution du monde du spectacle et de la photographie du milieu des années 80.

«A cette époque, et dans le domaine du spectacle, la photographie n’était encore qu’un petit monde, une affaire de spécialistes et, entre photographes, la plupart du temps régnait une franche camaraderie, si l’on excepte quelques coups fourrés pour avoir un meilleur angle ! Le showbiz n’étant pas aussi médiatisé qu’aujourd’hui, les « people » n’étaient encore vus que comme des « artistes » ou des « vedettes », et de ce fait beaucoup plus accessibles.

J’ai eu à ce moment la chance de couvrir, pour quelques années, les spectacles de l’Olympia de Paris, salle déjà mythique dans les 80’s : le rideau, la poursuite, les musiciens en retrait avec chemise et pantalon noirs… Cependant, l’évolution était en marche : France Gall au Palais des Sports en 1983 par exemple, une des premières fois où la création du spectacle a été confiée à un metteur en scène de théâtre et les costumes à un jeune styliste de mode. Mais le signe du changement, pour les photographes, fut sans doute le concert de David Bowie à l’hippodrome d’Auteuil. Déjà l’image et l’esthétique « people » se dessinaient, celles de personnages faits pour l’écran, bien coiffés, aseptisés et sans sueur… Moins souhaités, on s’était fait, ce jour-là, jeter au bout de trois chansons ! »

Attiré par le milieu culturel, Philippe Taka va alors s’orienter vers le spectacle de la Danse, et pendant plusieurs années travailler régulièrement pour les revues « les Saisons de la Danse », « Pour la Danse » et « Danser », et couvrir de nombreux spectacles sur Paris : Maurice Béjart, Angelin Prejlocaj, Peter Goss, Lario Ekson, Dominique Bagouet, Régine Chopinot, Carlotta Ikeda, Dominique Petit, Anne Carrié, Georges Appaix, José Montalvo et beaucoup d’autres. Il effectue également des reportages pour Michel Reillac au Centre National de la Danse Contemporaine d’Angers, dans le cadre des « Quartiers d’été » et des prises de vues promotionnelles, comme pour la compagnie Maguy Marin.

« Au-delà du « rendre-compte » qui conditionne le métier de photographe de spectacle, il y a toujours espoir de faire quelque chose de plus personnel, et à ce sujet – aussi à la faveur de la rencontre d’une muse… -, lorsque j’ai découvert l’univers de la danse, j’ai tout de suite su que j’étais arrivé en terre promise !

J’étais en admiration devant ces étranges créatures sans cesse préoccupées de leur corps, « le Corps » cet ami qu’ils devaient choyer mais surtout formater, sculpter dans une constante discipline d’échauffements, étirements, assouplissements et autres tortures aux yeux du béotien que j’étais. Ce milieu m’est devenu rapidement familier et me passionnait, je pouvais faire un portrait au détour d’une loge, des instantanés aux cours des répétitions, expérimenter avec la complicité des danseurs, faire des reportages sur les événements cultures ou des pépinières de jeunes créateurs.

J’étais devenu un photographe heureux, en quelques sorte, les années 80 en France étaient en train de bouleverser le monde de la danse contemporaine et, sans le savoir, j’en étais le témoin… »

Souhaitant élargir le champ de ses connaissances, Philippe Taka s’est par la suite formé à la prise de vue en studio, aux éclairages et à la chambre, devenant assistant du photographe Thierry des Ouches.

Indépendamment, il a toujours continué à effectuer des prises de vue de spectacles dans les grandes et petits salles parisiennes, les clubs de jazz, mais aussi en province, continuant à publier dans la presse quotidienne et les revues.

Ses images sont actuellement disponibles pour l’édition à l’agence Dalle.

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C’est aujourd’hui entre le monde parisien des spectacles et la tranquillité du Languedoc – il réside à Narbonne – que Philippe Taka partage son temps, pour des clichés sur le pont de Archevêché et ses « cadenas de l’amour », un reportage sur la foire de la Bigarade à La Caunette en Minervois, un concert du guitariste Nguyên Lê « Célébrating Jimi Hendrix » , UB40 au Festival des Déferlantes ou les animations du Festival des barques de Narbonne. Sur tous ces terrains, dès qu’il le peut, il fait des portraits des personnages donc il croise la route. Peut-être un livre ou une exposition à venir ?

Fin 2013, à l’occasion d’une expo au Salon de la Photo, un catalogue de ses images des années 80 a été édité, disponible en ligne sur son catalogue, avec l’aide de partenaires comme Innova et l’Imprimerie Escourbiac.

La prochaine exposition de Philippe Taka aura lieu à partir du Vendredi 14 Novembre 2014 au Lido Café – 3, rue du 1er Mai – 11100 Narbonne / Contact : 04 68 91 63 45. Localisation : Google Maps Lido Café

Plus de photos sur  Phil Taka : Photographie

Ou sur Phil Taka Fine Art

La page Facebook de Philippe Taka

 

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